Jeu de piste - Chap.9 Un final en apothéose
Mon road trip des lieux fetish touche à sa fin ! Après la Nuit élastique, direction Les Goûters du divin marquis :-)
Chap.9 Un final en apothéose
J’ai droit à un nouvel indice, le dernier. Je ne sais pas si
je me réjouis d'avoir relevé tous les défis et d’approcher du but, ou
si je regrette d’arrêter de jouer bientôt.
— Il s'agit d'un goûter, mais il n'est pas pour les enfants... il est organisé en l’honneur d’un certain marquis…
— Les Goûters du divin marquis !
— Oui, et tu iras vendredi prochain. Tu t’agenouilleras dès 15h à
l’endroit que la Maîtresse des lieux t’indiquera. Tu ne regarderas
personne, ni n’adresseras la parole à qui que ce soit, tu te contenteras
de m’attendre. Un bandeau sur les yeux t’aidera.
— Oh, mais des gens viendront vers moi, je connais souvent beaucoup de participants !
— Quand ils te verront ainsi, ils se garderont bien de te déranger,
crois-moi. Si quelqu’un insiste, dis-lui que tu attends ton Maître. Ton
Maître pour l’après-midi, je te rassure... Je te relèverai, prendrai ta
main et baiserai le bout de tes doigts. Nous n’échangerons aucune
parole.
Mon cœur s'accélère ; il sera là ! Je le verrai enfin, ou au moins, je sentirai sa main dans la mienne...
— Quelques épreuves t’attendent encore en ces lieux, pour le plaisir
oserais-je dire. Il s’agit de terminer en beauté, n’est-ce pas ?
Je n'ai pas envie que ça se termine ; comment le lui faire comprendre ?
— Oui… Merci Monsieur pour toutes ces expériences !
— Elles te plaisent ?
— Oui… je n’aurais jamais osé seule, je serais encore en train
d’hésiter, de tergiverser, de me cantonner à ce que je fais d’habitude !
— Tu m’en vois ravi ! Cette fois encore, nous franchirons de nouvelles
étapes. À vendredi, sois ponctuelle, vêtue de ta robe et de ton collier
bien sûr.
— Oui Monsieur ! Heu, Maître...
Je n’ose lui
faire part de mes regrets d’arrêter si vite notre jeu. Je chasse ces
pensées, je me concentre sur ce dernier rendez-vous, et notre rencontre.
Je voudrais déjà y être !
Je me présente à la porte des
Goûters le vendredi suivant à l’heure dite. La Maîtresse des lieux
m’accueille en souriant et m’entraîne dans un coin à l’écart du bar.
Elle pose un bandeau sur mes yeux.
— Thibault va bientôt arriver.
Je reste seule, guettant les bruits autour de moi : tintements des
verres, conversations entre amis — je reconnais certaines voix ! —
quelques fessées, des gémissements, un fouet qui siffle dans les airs…
J’imagine un soumis agrippé à la barre de pole dance, fouetté avec
ardeur. Je regrette de ne rien voir et je tends désespérément l’oreille.
Je sursaute en entendant des pas s’approcher de moi. Des amis !
— Ben alors Clarissa, c’est fini la domination ?
Je meurs d’envie de leur répondre, je voudrais évoquer mon souhait de
varier les plaisirs, expliquer ma démarche, mais j’ai des instructions
et je compte bien m’y tenir cette fois ! Je reste muette, mes amis en
profitent pour en rajouter et me taquiner de plus belle.
— Tu renonces à ton soumis du coup ? Tu me le confies, il est pas mal ! lance une amie, espérant me faire réagir.
Je voudrais lui crier "Non, je le garde ! J'ai envie de tout faire,
tout avoir, tout vivre...". Je me retiens de justesse, je réussis à
garder le silence.
— Tu sais que tu es en train d’être
photographiée ? Demain, tout le monde connaîtra ta véritable nature ! me
chuchote un ami.
Je souris, ça fait un moment que je joue avec
Thibault et que je poste des photos en tant que soumise, mes "followers"
en ont vu d'autre !
J'ai droit à d'autres provocations et taquineries ; je me promets de me venger dès que possible !
L’un de mes "visiteurs", plus prévenant, me glisse un verre entre les mains, je bois avec reconnaissance.
Tous finissent par se lasser de mon mutisme et s’en vont jouer
ailleurs. Je retourne à ma solitude. Mais que fait Thibault ? Il me
semble que je l'attends depuis des heures ! Mes genoux commencent à
s'engourdir sur le sol froid.
Soudain, on prend ma main et
l’on me baise les doigts. Le signal convenu ; c’est lui ! Thibault me
relève et m’entraîne. Je connais bien le château des Lys et j’essaie de
m’orienter, mais il me fait perdre définitivement le sens de
l’orientation en me faisant tourner plusieurs fois sur moi-même, dans un
sens, puis dans l’autre. Ça y est, je ne sais plus où je suis, je dois
m’en remettre à lui.
Il achève de me déboussoler en posant des
écouteurs sur mes oreilles. De la techno envoûtante et pleine de basses.
Je me sens partir peu à peu, au son de cette musique répétitive,
lancinante. J’ai perdu un sens de plus, l’ouïe, qui me guidait
jusque-là, plus ou moins, mais c’était mieux que rien. Je me raccroche à
Thibault, mon seul repère. Il est là pour moi, il me tient fermement,
accompagne chacun de mes pas. Je me détends et décide de me laisser
guider, en confiance.
Monter les escaliers se révèle quelque peu
périlleux, mais tout se passe bien. Je sais où l’on se trouve je crois !
Près du lit en contre-bas de la pièce principale du premier étage…
J’aime bien cet endroit, la lumière y est tamisée, on se trouve à
l’écart de l’animation de la grande pièce. Thibault me fait lever les
bras et enlève ma robe, avant de me guider vers le lit. Il m'aide à m'y
étendre. Je frissonne, d’appréhension et d’excitation mêlées. J’ai
toujours un bandeau sur les yeux, et cette techno mélodique dans les
oreilles. Elle me rend dingue ! Je dois chantonner, car Thibault plaque
sa main sur ma bouche.
— Chut !
Je me tiens tranquille et
tente de me concentrer. Je ne dois plus laisser mon esprit s’évader.
Mais c’est dur avec cette musique !
Je suis bientôt étourdie
de sensations… Thibault joue de plusieurs instruments sur mon corps, des
plus doux aux plus piquants. Il commence tout en douceur, avec une
sorte de pompon en fourrure, mmm, divin. Il le promène partout sur ma
peau, cherchant à me chatouiller au passage. Je me tortille, jusqu’à ce
qu’il me maintienne en place d’une main de fer. Ses chatouilles sont
remplacées par de légères griffures, avec ses ongles, puis une roue à
pics je pense, qui se promène légèrement partout, provoquant une infime
douleur délicieuse.
La techno dans mes oreilles s’accélère,
accompagnant le mouvement du martinet sur mes fesses. Une pluie de cuir
ruisselle sur ma peau en continu. Thibault ne cherche pas à me faire
mal, mais à me familiariser avec ces caresses particulières… Je perds le
compte... après le martinet, j’ai droit aux coups de cravache, puis de
paddle peut-être… toujours appliqués en douceur. J’ai mon safe word en
tête, mais je n’ai aucunement l’intention de le prononcer. Je lui fais
confiance ! J’aime ces sensations de piqûres sur ma peau, l’électricité
qui me parcourt, les sensations qui se mélangent comme des courants
contraires tant les coups s’enchaînent… Plus rien d’autre n’existe !
La musique ralentit à nouveau dans mes oreilles. Thibault s’est
interrompu, il me laisse me remettre, redescendre en douceur ; je suis
tout essoufflée. Il enlève mon casque. Je devine que notre séance est
terminée. Je suis dévorée de curiosité ! Il va sûrement retirer mon
bandeau, je vais enfin découvrir son visage. Et sa voix déjà ! Je frémis
d'impatience.
— Je vais maintenant enlever ton bandeau, le
moment est venu de chercher ton galet gagné de haute lutte. Il se cache
quelque part dans le club, tu peux fouiller partout, et là aussi des
épreuves et des gages t’attendent. Une sorte de feu d’artifice pour
marquer la fin de notre grand jeu…
Je tressaille ; je connais
cette voix ! Tous mes amis dominants défilent dans mes pensées…
Franchement, je ne vois pas qui il pourrait être ! Je meurs de
curiosité, tout en ressentant un brin d’inquiétude aussi… et si jamais
je connaissais Thibault dans ma vie vanille ? C’est trop tard pour s’en
soucier de toute façon ! Je suis sur des charbons ardents. Avec un brin
de cruauté, il me laisse mariner un moment, avant d'enlever mon bandeau.
J'ouvre les yeux et marque un temps, stupéfaite.
à suivre...
***
Les Goûters du divin marquis se déroulent tous les vendredis dès 15h.
Il y a aussi des Folles nuits du divin marquis, et la prochaine se déroule demain, samedi 2 juillet !
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